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Introduit au Québec en 1627, le régime seigneurial est un système de distribution des terres visant à peupler la colonie et à encadrer la population.
De vastes superficies de terrain, divisées selon l'axe du fleuve Saint-Laurent, sont concédées à des personnalités ayant rendu service au roi, qui, à leur tour, concèdent des portions de leur seigneurie à des censitaires. Les seigneuries sont de forme rectangulaire et sont disposées perpendiculairement au fleuve, afin de permettre l'accès au cours d'eau à un maximum de personnes. Sous la gouverne de Louis XIII et de son ministre, le cardinal de Richelieu, c'est à la Compagnie des Cent-Associés que revient la responsabilité d'octroyer les seigneuries.
Le seigneur qui concède les terres, et les censitaires (habitants) à qui elles sont concédées, ont des droits et des obligations l'un envers l'autre et envers l'État. Le seigneur devait d'abord faire bâtir un manoir sur les terres de la seigneurie, symbole de la présence du pouvoir, y habiter ou le faire occuper par une personne portant son nom. Il est également responsable de la construction et de l'entretien d'un moulin à farine pour les besoins des censitaires. En retour, l'habitant doit payer au seigneur des impôts appelés le «cens» - d'où la désignation de censitaire qu'on lui donne - et la rente, en argent ou en produits de la terre.
En 1637, la seigneurie du Platon dit de Sainte-Croix est concédée aux Ursulines de Québec. À ce moment, devant la menace de constantes attaques iroquoises, peu de colons sont enclins à venir s'installer sur la rive sud. Il faudra attendre le début de l'année 1683 pour que s'y établissent les premières familles. En 1672, les terres situées à l'ouest du Platon Sainte-Croix sont concédées en seigneurie à René-Louis Chartier de Lotbinière. Désireux de conserver ses hautes fonctions auprès du gouvernement de la Nouvelle-France, il confie la gérance de la seigneurie à un régisseur. Ce mode de gestion se perpétue de père en fils dans la famille des seigneurs de Lotbinière et ce, pendant cinq générations, jusqu'en 1829.
Les seigneurs de Lotbinière
René-Louis Chartier de Lotbinière (seigneur de 1672 à 1709)
Louis-Eustache Chartier de Lotbinière (seigneur de 1709-1749)
Michel Chartier de Lotbinière (seigneur de 1749 à 1770)
Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière (seigneur de 1770 à 1822)
En 1822, les seigneuries de Lotbinière, de Rigaud et de Vaudreuil, propriétés de la famille seigneuriale, sont laissées en héritage aux trois jeunes filles du seigneur de Lotbinière. Belles, cultivées et intelligentes, ces riches héritières représentent dès lors un beau parti pour les jeunes hommes de bonne famille. En 1827, un homme d'affaires français né en Suisse, Pierre-Gustave Joly, se fait remarquer dans les grandes soirées mondaines de Montréal. C'est à l'occasion de l'une d'elles qu'il fait la connaissance de Julie-Christine Chartier de Lotbinière. Après seulement quelques mois de rencontres assidues, il l'épouse en 1828.
Au début de l'année suivante, Julie-Christine, la plus jeune des trois soeurs, hérite par règlement de succession de la seigneurie de Lotbinière. Suivant les conseils avisés de sa mère, elle reste seule propriétaire de la seigneurie par son contrat de mariage en séparation de biens, mais confie à son époux la gestion de toutes les opérations seigneuriales et commerciales de la nouvelle famille. Peu de temps après, les jeunes époux partent pour l'Europe. Leur premier enfant, Henri-Gustave, naît en France en décembre 1829. Ils seront de retour au pays en 1830.
La seigneuresse de Lotbinière
Julie-Christine Chartier de Lotbinière (seigneuresse de 1829-1860)
C'est en 1854, près de 100 ans après la Conquête qu'est aboli le régime seigneurial. La loi déposée en 1854 permet au censitaire de racheter les droits sur sa terre. L'influence de cette institution sur le mode de vie du Québec rural perdura jusqu'au milieu du 20e siècle. Le régime seigneurial a profondément marqué la société québécoise traditionnelle et les paysages dans la vallée du St-Laurent.