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Les premiers explorateurs découvrent la Pointe Platon
En 1535, Jacques Cartier remonte le fleuve Saint-Laurent. Il écrit dans ses Relations1 que, tout au long du voyage, il voit sur les rives un grand nombre de maisons2 habitées par des gens qui «font grande pescherye de tous bons poissons selon les saisons». Le «disneufviesme jour du mois de septembre», ses hommes et lui s'immobilisèrent sur le fleuve à l'ouest de la pointe, vis-à-vis le village amérindien d'Achelacy. Venu à leur rencontre, et sachant que le fleuve a ses caprices et qu'il vaut mieux faire connaître ses humeurs, un «grand seigneur dudit pays» leur explique en «ung grand sermon [...] par signes évidens avecq les mains et aultres serymonyes» qu'un peu plus haut le fleuve se rétrécit avec de forts courants et «tans de pierres et d'autres choses» qu'il devient «fort dangereulx» d'y naviguer.
Quelques décennies plus tard, lors du premier voyage de Champlain, le navigateur et ses hommes trouvent la berge du fleuve «fort aggreable tant pour les bois, vignes & habitations». Le 23 juin 1603, ils s'arrêtent à la pointe3 et Champlain décrit les lieux : Nous vinsmes mouiller l'ancre jusques à Sainte Croix, distante de Quebec de quinze lieuës; c'est une pointe basse, qui va en haulsant des deux costez. Le pays est beau et uny, et les terres meilleures qu'en lieu que j'eusse veu, avec quantité de bois, mais fort peu de sapins et cyprés. Il s'y trouve en quantité des vignes, poires, noysettes, cerises, groiselles rouges et vertes, et de certaines petites racines de la grosseur d'une petite noix ressemblant au goust comme truffes, qui sont trésbonnes roties et bouillies. Toute ceste terre est noire, sans aucuns rochers, sinon qu'il y a grande quantité d'ardoise; elle est fort tendre, et si elle estoit bien cultivée, elle seroit de bon rapport4.
Ces textes sur les explorateurs sont des extraits de :
Hélène Leclerc, Domaine Joly-De Lotbinière, Les guides des jardins du Québec, Fides, 2002, p.10-11.